Jean-Michel, un humaniste vous ouvre son Coeur

Jean-Michel, croyant libre et humaniste, plonge au plus profond de lui-même et vous ouvre son Coeur en grand.
Il est célibataire, habite les Côtes d’Armor, a 36 ans et son métier est menuisier.
A lire absolument !

Bonjour à tous !

C’est un humaniste convaincu qui se présente à vous aujourd’hui. Je ne sais pas comment vous accueillerez ce message mais je pourrais le résumer en quelques mots :  » Je crois en un Créateur mais la seule manifestation vraiment palpable de Dieu sur terre se nomme : AMOUR « .

Parfois, je me demande à quoi rime ma vie, pourquoi faire ceci ou cela. Rien ne se passe comme je l’imagine, probablement parce que je dois cesser de penser avec ma tête pour penser avec mon « cœur ». Je n’ai plus d’ambition matérielle, cela se confirme un peu plus chaque jour et je me retrouve dans une situation délicate : comment exprimer et concrétiser ce que je sens monter en moi ? Je découvre que ma seule ambition est d’aimer et si je me sens capable d’aimer la terre entière, j’ai parfois le sentiment d’être né dans une cage de fauves dans laquelle j’ai bien du mal à trouver ma place. J’ai une telle soif d’amour, de beauté, de paix, d’harmonie, de joie et de fraternité… que personne n’a encore réussit à l’apaiser. Je ne suis pas une personne qui va spontanément vers les autres. Je n’irais pas jusqu’à dire que toutes les rencontres sont sacrées mais elles revêtent pour moi beaucoup d’importance. Le don de parole qui nous a été offert sert aujourd’hui la médiocrité dont les médias, notamment la télévision, en sont le plus parfais exemple. Je suis un peu désemparé car plus ma sensibilité s’affine et j’espère aussi ma compréhension, plus je ressens un décalage entre mes convictions et la société et cela me fait peur.

Je ne viens pas au devant de vous demander mais offrir le fruit de mon cheminement intérieur et spirituel, j’espère sans prétention ni ostentation excessive. Je ne recherche pas la polémique ni la confrontation, je vous ouvre mon cœur comme je ne l’ai encore jamais fait devant personne…

J’ai longtemps cherché le sens de la vie et j’ai découvert que notre seule raison d’exister sur cette terre est de faire l’expérience de l’amour. Derrière cette banalité se cachent des sentiments merveilleux et il y a des évidences qu’il est parfois bon de rappeler. La notion de fraternité qui apparaît derrière le mot amour n’est pas évidente dans nos esprits embrumés. Je crois que si nous sommes capables de porter sur les autres le même regard de tendresse et d’affection que nous portons sur nos enfants, alors nous vivons la fraternité dans sa plus belle expression. Ne sommes-nous pas des esprits créés ? Personnellement, je crois que nous devrions considérer nos enfants avant tous comme nos frères et nos sœurs ! La paternité et la maternité est un pacte d’amour qui signifie :  » Nous prenons sur nous toutes les responsabilités d’adultes pour t’apporter tous les soins dont tu as besoin pour grandir et t’épanouir et devenir un adulte équilibré et heureux de vivre et toi mon enfant, tu t’engages par ce pacte scellé à prendre sur toi à ton tour toutes les responsabilités quand devenu des vieillards nous ne pourront plus assumer les nôtres et tu nous accompagneras jusqu’à notre dernier souffle, pour que nous mourions dans la paix et la sérénité, entouré d’affection et d’amour « .

La vie n’est pas un long fleuve tranquille qui nous est donné pour notre unique plaisir. Avant d’avoir des droits nous avons des devoirs et c’est parce que nous les ignorons que nous connaissons la souffrance qui n’est pas une création divine mais la conséquence de nos actes. Cette liberté que nous appelons libre arbitre est la plus belle preuve d’amour de notre Créateur. Il aurait pu nous créer esclave et à son service mais Il nous a crée libre de nous détourner de Lui ; mais nous ne pouvons pas échapper aux conséquences de nos décisions prises en toute liberté. Mais, qui est ce mystérieux créateur ? Le hasard ? Le néant ? Cessons de nous quereller sur ce qui nous échappe et sur un sujet de discorde purement intellectuelle. Cette force qui anime l’univers est Amour, sentiment qui anime le cœur de tous les hommes. Mais l’amour n’a pas de contraire, la haine est une incapacité d’aimer, c’est un cri de révolte, c’est un appel :  » Je ne sais pas aimer, je n’ose pas aimer !  »

Nos pensées, nos paroles et nos actes sont créateurs et façonnent notre âme qui n’est autre que l’enveloppe qui entoure notre esprit. Par ces descriptions sommaires je ne cherche pas à savoir ou à prouver que c’est la stricte vérité. Je sais que j’ai raison mais je l’explique à ma façon, peut-être maladroitement. A vouloir tout compliquer nous ne nous servons que de notre intellect, j’essaie de faire parler ma sensibilité. A l’instar d’un jardinier, nous façonnons notre âme que nous pouvons nous représenter comme un jardin, notre jardin intérieur et intime. Nous pouvons y faire pousser des arbres et des fleurs magnifiques à l’aide de nos plus belles pensées, de nos plus belles paroles, y façonner de belles constructions par des actes d’amour et de fraternité. Lorsque je me suis éveillé de mon engourdissement spirituel, ce jardin n’était plus que broussailles, comme un jardin abandonné depuis longtemps. C’est un travail de longue haleine que de le restaurer, le réaménager mais c’est un travail passionnant. Toutes les difficultés de la vie agissent comme autant de tempêtes plus ou moins violentes et à chaque fois il faut reconstruire. Un seul instant d’inattention et les mauvaises herbes qui ne sont autre que nos mauvaises pensées où paroles repoussent aussitôt. J’ai déjà bien amorcé le travail mais il reste tant à faire pour enfin profiter pleinement d’un repos bien mérité, dans un cadre enchanteur et magnifique doucement bercé par la présence bienveillante et rassurante de La Source rayonnante de notre Créateur !

Je n’emploie pas le mot Dieu avec conviction car ce terme est entaché de tant de souillures, de sang, de crimes, d’atrocités, de cupidités, de soif de pouvoir, de corruptions, de violences et de haines… qu’il résonne à mes oreilles comme une « insulte » et il détourne bien des hommes du chemin tant les représentants de Dieu sur terre ont perverti Sa Parole. Dès que les hommes parlent de Dieu, ils se l’approprient pour le façonner à leur image, le modeler selon leur entendement, mais l’amour est indomptable. Je préfère donc employer le mot Amour qui conserve encore un sens authentique même si nos ancêtres ont bafoué l’amour et si les générations actuelles l’achèvent. Oui, nous tuons l’amour, nous nous en détournons chaque jour un peu plus mais heureusement sans en atténuer La Source originelle que je me représente comme un soleil. Nos âmes assombries agissent comme des nuages et empêchent ses rayons lumineux de nous inonder de Sa chaleur et de Sa présence.

La souffrance que nous avons tant de mal à accepter et à comprendre est pourtant une expérience de l’amour. C’est instants douloureux nous offrent l’occasion de nous remémorer tous les instants merveilleux que nous avons connus. Cela fait naître également une nostalgie qui peut être la nostalgie de notre origine spirituelle, tant le monde matériel peut être pesant et source de difficultés et de douleurs. Mais nous oublions trop facilement que nous sommes responsables de nos souffrances. En matière de responsabilité d’ailleurs, nous faisons souvent preuve d’une humilité qui ne nous est pourtant pas familière mais c’est pour mieux assouvir toutes nos convoitises, dans l’absence totale de scrupules que nous nous en déchargeons sur d’autres qui profitant de l’aubaine s’en emparent avec délectation pour asseoir leurs pouvoirs de domination, parfois avec malhonnêteté.

Si humainement et spirituellement j’entrevois assez bien mes devoirs et mes obligations, socialement, j’ai plus de difficultés à trouver ma place dans une société que je comprends de moins en moins, dont les enjeux m’échappent et dont je ne partage pas les valeurs.

Ne sommes nous pas tous appelés au sacerdoce en devenant des serviteurs de Dieu ? Et la seule manifestation vraiment palpable du Divin sur terre n’est-ce pas l’amour ?

Deux êtres vibrant à l’unisson de leurs sensibilités, s’aimant d’un amour sincère et authentique s’offrant l’un à l’autre dans un corps à corps spontané, et spirituel n’est-ce pas le plus beau sacrement du mariage ?

Un enfant conçu dans l’amour le plus pur, ardemment désiré, aimé dès la conception, attendu et mis au monde dans la joie n’est-ce pas le plus beau des baptêmes ?

Un enfant choyé à qui nous offrons tous les soins nécessaires à son épanouissement, à qui nous apprenons la joie de vivre et l’amour du prochain n’est-ce pas la plus belle des communions ?

Un repas pris en famille dans la joie, la bonne humeur, le partage et le respect de la nourriture n’est-ce pas la plus belle manifestation de l’eucharistie ?

Deux amants tendrement enlacés s’abandonnant dans un cœur à cœur sincère n’est-ce pas la plus belle confession ?

Offrir sa présence réconfortante et apaisante à un mourant pour l’aider à s’éteindre dans la paix et la sérénité n’est-ce pas la plus belle manière de donner le sacrement des malades ?

Alors ne devons nous pas aller au devant de nos prêtres et de nos évêques pour leur dire : « nous vous aimons, mais nous n’avons plus besoin de vous pour nous offrir des sacrements illusoires et pour apprendre à nous aimer les uns les autres ?  »

Ne devons-nous pas aller au devant de nos dirigeants, de nos préfets, de nos maires… pour leur dire :  » nous vous aimons mais nous n’avons plus besoin de vous pour organiser et diriger la société car tous les hommes sont nos frères et nous respectons la liberté de notre prochain. Vous ne nous avez jamais offert par vos lois la fraternité qui sommeille dans nos cœurs, nous n’avons plus besoin de vous pour comprendre les devoirs qui sont les nôtres. ?  »

Ne devons-nous pas aller au devant de nos juges et magistrats pour leur dire :  » nous vous aimons mais nous n’avons plus besoin de vous pour nous juger car nous nous jugeons nous-mêmes et nous apprenons à nos enfants à aimer pour ne pas avoir à les juger pour des crimes. ?  »

Ne devons-nous pas aller au devant des professeurs et des éducateurs pour leur dire :  » nous vous aimons mais nous n’avons plus besoin de vous pour éduquer nos enfants car nous leurs apprenons l’amour et la joie de vivre. ?  »

Ne devons-nous pas aller au devant des scientifiques et des intellectuels pour leur dire :  » nous vous aimons mais nous n’avons plus besoin de vous pour répondre aux questions sur le sens de la vie car nous possédons l’essentiel, la joie, vouloir l’expliquer n’est qu’orgueil et vanité. ?

Ne devons-nous pas aller au devant des banquiers et des financiers pour leur dire :  » nous vous aimons mais nous n’avons plus besoin de votre argent pour vivre et être heureux. Vous ne nous dépouillerez jamais de notre richesse intérieure, l’amour ! ?  »

Ne devons-nous pas aller au devant de ceux qui appellent à la haine, à la violence, qui exhortent à l’intolérance et à la xénophobie pour leur dire :  » vous ne détruirez jamais notre désir de paix et de fraternité, vous n’éteindrez jamais cette flamme qui brille en nous, vous n’atteindrez jamais notre intégrité morale et spirituelle même par la mort. Nous vous aimons et nous prions pour vous dans l’espoir d’éveiller la compassion dans vos cœurs. ?  »

Alors, ne ferions-nous pas naître dans le cœur de ces hommes et de ces femmes la honte et l’inutilité de leurs fonctions. Ne ressentiraient-ils pas leurs illégitimités. Ne descendraient-ils pas de leurs piédestaux pour les détruire, ne sortiraient-ils pas de leurs palais, de leurs temples, de leurs églises édifiés pour leurs propres gloires ?

Alors, peut-être pourrions nous enfin instaurer la fraternité tant espérée et ferrions nous refleurir la paix sur cette terre meurtrie ! !

Mais, je crois que la plupart des hommes, même les plus sincères, font fausse route. Ce qui nous est demandé ce n’est pas d’aimer mais d’incarner l’amour ! ?

Un jour, je me suis imaginé tendrement enlacé avec la femme de ma vie, allongés confortablement sur le sable, doucement caressés par les rayons du soleil, observant nos enfants jouant un peu plus loin (je suis célibataire et sans enfant). Puis soudain, ils commencent à se quereller, à se battre, à se blesser, nous sentons la colère et la haine monter dans leurs cœurs… alors, j’imagine ce que Dieu peut ressentir en observant l’humanité ! Et ces enfants pour se faire pardonner, choisissent le petit préféré, le chouchou à ses parents et l’offrent en sacrifice pour que leurs péchés leur soit pardonnés… Cela se passe, je crois, de commentaire.

Quelle pourrait être la plus belle preuve d’amour que nous puissions offrir à notre Père ? Je me suis imaginé quelle pourrait être la plus belle preuve d’amour que nos enfants puissent nous offrir ? Devrait-ils s’agenouiller devant nous pour réciter une prière ou un poème, se prosterner dix fois par jour à nos pieds, enfiler une tunique et faire uns tas de simagrées, agiter un moulin à prière, danser, chanter… ? Personnellement, je voudrais qu’ils courent vers nous pour se jeter dans nos bras et nous dire :  » je t’aime maman chérie, je t’aime mon papa adoré !  » Si l’amour est ce qu’il y a de plus précieux sur terre, il me paraît logique que sa manifestation physique soit le rituel le mieux adapté pour offrir, peut-être, notre plus belle prière à Dieu ! L’acte sexuel est un acte sacré, le rituel le plus naturel qui nous soit offert. Nous nous compliquons souvent inutilement l’existence parce que nous pensons avec notre tête avant de penser avec notre cœur. L’esprit dirige, l’intellect exécute. La tunique la plus belle et la prière la plus efficace resteront toujours la pureté, alors même la nudité devient naturelle. Avons nous découverts une drogue ou une technique quelconque qui soit plus forte que l’extase amoureuse ? Je crois que la chasteté est synonyme de pureté et non de privation. Une telle vision des choses peut choquer mais uniquement des âmes perverses. Lorsqu’un homme et une femme s’aiment d’un amour sincère et pur, ils savent qu’ils sont en possession d’une clef et d’une serrure qui ouvrent les portes du Paradis (au propre comme au figuré). Les femmes sont le temple de l’amour ; elles doivent cesser de se faire désirer mais nous apprendre à les vénérer. L’humanité récolte aujourd’hui les fruits de sa perversion. Nous avons perdu le sens du sacré et de la pureté et nous avons beau rechercher des solutions matérielles à nos souffrances, le bonheur nous échappe sans cesse.

L’amour serait-elle la solution de tous les maux de l’humanité ? Ou est la vérité dans tout ce qui précède ?

Seul l’amour est vérité ! Une pensée d’amour est vérité, une parole d’amour est vérité, un acte d’amour est vérité !

Je sais que je suis très proche de cette vérité même si ma vision des choses est un peu personnelle.

La joie est une expérience de la présence de Dieu. Vouloir l’expliquer est complètement dérisoire, futile et inutile. La joie n’a pas d’explication, elle est un don, nous ne pouvons que la vivre. C’est comme un brouillard qui se lève sur un paysage magnifique et qui éblouis notre vie. Alors, chaque jour devient plus fantastique, plus merveilleux, plus l’amour nous illumine nous transforme et le monde nous apparaît chaque jour plus beau. Se laisser envahir par la présence de notre Père… pour ne plus laisser l’instant présent devenir brumeux, pour ne plus voir ces nuages sombres envahir notre vie et nous voiler la Lumière !

Je vous salut tous fraternellement.

Jean Michel B. le 22 février 1999

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